Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 16:36
     

   est un ensemble d’ouvrages d’Honoré de Balzac, composé de 137 œuvres[1] comprenant des romans réalistes, fantastiques, ou philosophiques. Mais aussi des contes, des essais, des études analytiques, des nouvelles parfois regroupées sous un seul titre selon les éditions. Les textes sont classés par milieux sociaux, par lieux géographiques, ou par catégories psychologiques (Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de province) réunis dans des ensembles génériques (Études de mœurs, Études analytiques, Études philosophiques). L’écriture de l’ensemble s’échelonne de 1831, avec la Peau de chagrin, à 1850, avec les ouvrages inachevés à sa mort et complétés par Charles Rabou : le Député d'Arcis (1854), les Petits bourgeois de Paris, (1856), le Comte de Sallenauve, (1856), et aussi les Paysans publié en 1854 par sa veuve, Évelyne Hanska.

Illustration de La Comédie humaine

 La Comédie humaine

L’ambition de l’auteur était de décrire de façon quasi-exhaustive la société qui l’entourait, construisant ainsi un édifice qui pourrait « faire concurrence à l’état civil ». Il voulait enfermer toute son époque dans sa Comédie humaine. Toutefois, en 1837, le titre qu’il envisage pour son œuvre est Études sociales, qui deviendra La Comédie Humaine en 1842, en référence à Dante[2].  
   L’élaboration

L’idée de relier entre eux les récits en faisant revivre les protagonistes de chaque roman ou nouvelle ne vient à Balzac qu’en 1835 avec le Père Goriot où l’on voit reparaître pour la deuxième fois l’important Eugène de Rastignac déjà présenté en 1832 dans Étude de femme et Autre étude de femme publié alors sous le titre Une conversation entre onze heures et minuit inséré dans les Contes bruns. Balzac se ravisait souvent dans ses classements, et ses titres. Il pouvait rattacher Le Message à la Grande Bretèche, puis publier les deux textes de façon autonome[3]. Le Colonel Chabert ne paraît sous sa forme définitive qu’en 1844 après une première version publiée en 1832, sous le titre la Transaction. La Maison du chat-qui-pelote fut d’abord intitulé Gloire et Malheur en première publication 1830 et le texte connut 4 autres éditions et autant de remaniements jusqu’à la dernière édition Furne qui fut elle même corrigée indéfiniment et qui parut sous le titre : La Maison du chat-qui-pelote[4]. On aura une idée de la multiplicité des avatars des éléments de la Comédie humaine en consultant les notices de chaque titre et l’historique de chaque publication, avec les innombrables remaniements que Balzac apportait jusqu’à se ruiner en frais d’imprimerie pour la révision des bons à tirer[5]. Balzac pouvait certainement écrire vite, beaucoup et inlassablement. On raconte que c’est en une seule nuit, chez son amie Zulma Carraud à La Poudrerie d’Angoulême, qu’il écrivit la Grenadière[6] et selon Zulma Carraud : « La Grenadière, cette jolie perle, fut écrite en jouant au billard. Il quittait le jeu, me priant de l’excuser, et griffonnait sur un coin de table, puis revenait à la partie pour la quitter bientôt »[7]

un édifice qui pourrait « faire concurrence à l’état civil »

La structure

Dès 1834, Balzac conçoit la structure de la comédie humaine comme un édifice en trois parties :

« à la base de l'édifice : les Études de mœurs représentent les effets sociaux. La seconde assise est les Études philosophiques, car, après les effets viendront les causes. Puis, après les effets et les causes, doivent se chercher les principes. Les mœurs sont dans le spectacle, les causes sont dans les coulisses et les machines. Les principes, c’est l’auteur, mais, à mesure que l'œuvre gagne en spirales les hauteurs de la pensée, elle se mesure et se condense.[8] »

Pourtant, dans chaque œuvre de la Comédie Humaine, les effets, les causes et les principes sont sans cesse mêlés comme si chaque roman était construit sur le principe de l’édifice général. Dans le Lys dans la vallée, l'histoire d'amour d'Henriette de Mortsauf et Félix de Vandenesse se déroule au plan des « effets », l’analyse des causes de l’échec apparent de cet amour se rapporte aux « principes » puisés dans la peinture de l’enfance conçue comme caractère et comme destin[9].

Les Études de mœurs offrent l’histoire générale de la société, Mais les Études philosophiques composées de romans, de contes de nouvelle fantastiques sont pour Balzac la clé qui permet de comprendre l'ensemble de son œuvre. Il leur accordait une énorme importance et ce n’est pas par hasard si le grand succès lui arriva avec la Peau de chagrin. Selon lui :

«  Cette œuvre reliait les études de mœurs aux études philosophiques par l'anneau d’une fantaisie presqu'orientale où la vie elle-même est prise avec le Désir, principe de toute passion.[10] »

L’écriture et le talent balzacien

Honoré de Balzac emploie une méthode que Marcel Proust[11] appelait « l’éclairage rétrospectif » à savoir : le passé d’un personnage n’est révélé que longtemps après sa présentation, ce qui donne un souffle de vie et un supplément de mystère à ses romans et nouvelles. Jacques Collin, apparu dans le Père Goriot, se précise sous le nom de l’abbé Carlos Herrera dans Splendeurs et misères des courtisanes. La vicomtesse de Beauséant dont on voit le triste échec dans la Femme abandonnée aura été une séductrice tout au long de la Comédie humaine. La princesse de Cadignan (autrement appelée Diane de Maufrigneuse dans les Secrets de la princesse de Cadignan), ne cesse d’être précisée, montrée sous tous les angles, même celui le plus généreux et inattendu dans le Cabinet des Antiques.

Balzac utilise aussi le principe du narrateur, comme si l’auteur du roman reproduisait le récit que lui aurait fait quelqu’un d’autre. Cela permet une mise en perspective de plusieurs lieux à la fois élargissant ainsi le panorama avec des histoires dans l’histoire (récits enchâssés). Balzac part de l’environnement immédiat du narrateur (salon, auberge, campagne), et il déroule le fil de son récit avec des retours et des questions posés au narrateur par les personnages qui l’entourent, introduisant suspense ou remarques philosophiques. Le médecin Horace Bianchon est le narrateur de la Grande Bretèche, le journaliste et écrivain Émile Blondet est témoin et narrateur intermittent dans le Cabinet des Antiques, Hermann, un négociant allemand, est le narrateur et le décrypteur du crime de L'Auberge rouge.

Balzac est également scénographe, costumier, régisseur. Les minutieuses descriptions de l’ameublement d’une maison, des costumes des personnages jusque dans les moindres détails (Balzac emploie les termes les plus précis que ce soit pour la passementerie, les étoffes, l’architecture d’intérieur ou d’extérieur) sont celles d’un scénographe. L’auteur de la Comédie humaine plante ses décors avec un soin presque maniaque ce qui explique l’engouement des metteurs en scène pour ses textes, souvent adaptés à l’écran (télévision et cinéma) (voir Films basés sur l'œuvre d'Honoré de Balzac).

Exploration de la Comédie humaine [

parcours-labyrinthe de la Comédie humaine

S’il est vrai que l’on peut lire séparément chaque ouvrage de la Comédie humaine et l’apprécier comme tel, il reste certain que chacun ne prend sa profondeur et ses arrières-plans de signification que si on le replace dans le contexte de l’Œuvre entière.[12]

Les innombrables « explorateurs » de la Comédie humaine qui se sont succédé depuis Charles de Spoelberch de Lovenjoul à nos jours, d' Ethel Preston[13]à Marcel Bouteron[14]de S.Rogers[15]à Maurice Bardèche[16]de Pierre-Georges Castex[17]à Michel Butor[18], et ceux qui continuent à le faire, n’en finissent pas de découvrir toute les ressources de l’immense « conte » que représente cet ensemble, un « poème » comparable à ceux d’Homère et, bien sûr de Dante.[19]

On s’est longtemps trompé sur Balzac en le prenant par exemple pour un romancier uniquement réaliste, parce qu’on croyait pouvoir en juger d’après trois ou quatre « chefs-d'œuvre » isolés de l’ensemble. C’était une erreur [20], car il n’est possible d’approcher son secret que si l’on pénètre dans l’immensité de l’œuvre globale et si on l’explore toute entière. Elle prend alors ses véritables proportions et ce caractère « visionnaire » que Baudelaire fut le premier à signaler. [21]

La Comédie humaine, née spontanément et soumise après coup à un « programme » est bien un édifice unique [22], une sorte de labyrinthe fléché où chaque personnage nous indique la direction d’un autre. Ce parcours non linéaire peut être suivi pendant un temps, abandonné, et repris longtemps plus tard . Il accompagne toute une vie.

   

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
<br /> je ne trouv pas ca tres interessant de faire du copier-coller de wikipedia !<br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : Passions
  • : j'aime beaucoup faire des photos d'amour et de passion et écrire des poémes d'amour et amitiés
  • Contact






090106050840203802.gif


















Rechercher

Archives

Les phrases populaires

Sommet de l'amour que le silence te oblige à te dire et le dire impuissant de l'expression et tu te taire